Publié dans Editorial

Guerre totale !

Publié le vendredi, 10 juin 2022

Rajoelina Andry Nirina, Président de la République, déclare la guerre aux membres corrompus, sans foi ni loi, des réseaux mafieux infestant le secteur foncier. Une guerre totale, zéro tolérance, sans pitié ni merci contre les magouilles et les manigances frauduleuses compromettant jusqu’à la moelle le domaine de la gestion des terres à Madagasikara.

Lors de son discours d’ouverture du Colloque national du foncier au CCI Ivato le mercredi 8 juin, le Chef de l’Etat Rajoelina, conformément en sa qualité de numéro un du pays ordonna fermement le démantèlement des réseaux entretenant la corruption et toute forme de malversation au sein des services fonciers à Madagasikara.

La terre léguée par les Ancêtres, « ny Tanindrazana », revêt un caractère sacré ou « masina ». Tout bon Malagasy qui se respecte est profondément jaloux du patrimoine terrien que les Aïeux lui a laissé. A charge aux descendants de bien garder et d’entretenir le « trésor ». Depuis la nuit des temps, rois et reines faisaient savoir à leurs sujets que les « tanindrazana » méritent scrupuleusement la fierté des générations d’aujourd’hui et d’avenir. Lesdits souverains ont formellement interdit toute cession des « tanindrazana » aux étrangers (les Vazaha). La Reine-Mère Ranavalona n’a pas toléré à tout sujet tenté de céder ses terres. Bémol de l’Histoire ! Ce fut son propre fils, Rakotondradama, qui a transgressé la loi sacrée quand il a vendu secrètement une partie du territoire à un vazaha un certain Lambert. Raison majeure pour laquelle les ‘‘Olo-be’’ l’ont « corrigé » mortellement.

Le Colloque national sur le foncier ferma ses portes dans la journée d’hier vendredi 10 juin. L’opinion espère que ces trois jours de débats autour de ce thème sensible voire délicat qu’est «la problématique relative aux litiges fonciers » va dénouer la crise larvée.

L’injonction formelle présidentielle doit être prise avec sérieux et grande précaution. Traquer et démanteler des réseaux mafieux, qui existaient et fonctionnaient depuis des lustres, ne relèvent point d’une affaire évidente. Les escrocs et les corrompus en activité dans le secteur foncier ont les bras longs. Ils ont eu le temps nécessaire pour s’enraciner dans l’administration notamment celle qui s’occupe du service des Domaines et du Patrimoine foncier. D’ailleurs, il ne s’agit pas ici d’une première tentative d’éradiquer sinon à guérir radicalement la gangrène. A chaque coup, l’initiative ou l’ordre bute à la toute puissance de la mafia. La force de frappe des espèces sonnantes et surtout trébuchantes est tellement irrésistible que les bonnes volontés et les bonnes décisions se plient et reculent à chaque fois. La toute-puissance de Dame corruption, capable de faire machine arrière à toute noble tentative, parvient toujours à déjouer les offensives.

Détrompions-nous de l’enthousiasme débonnaire qui croit que l’on peut facilement avoir le dessus. Le Chef de l’Etat Rajoelina ordonne à tous les responsables à tous les niveaux concernés par la gestion publique du patrimoine foncier de mettre le holà à cette pratique honteuse qui porte gravement préjudice aux intérêts supérieurs de la Nation. Il nous faut une stratégie bien ficelée à l’intérieur de laquelle tous les Services clés du pays sont appelés à se concerter et à travailler de concert pour aboutir à des issues probantes. Le pays attend des résultats concrets.

Ndrianaivo

 

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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